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Retour sur le 16ᵉ Congrès mondial de la FIPF

Du 10 au 17 juillet 2025, la ville de Besançon a accueilli plus de 1 200 participantsenseignants, formateurs, chercheurs et partenaires — réunis pour le 16ᵉ Congrès mondial de la FIPF (Fédération Internationale des Professeurs de Français).

L’objectif : réaffirmer le rôle du français comme langue des humanités et de la citoyenneté, à l’heure des profondes transformations numériques et sociétales.

J’y ai pris part chaque jour, entre conférences plénières, ateliers de pratique de classe, tables rondes et rencontres professionnelles sur les stands. Tout en rejoignant sur place l’équipe développement Francophonia Nice, j’y ai présenté et promu avec enthousiasme les programmes de formation Francophonia Nice (stages, formats hybrides, accompagnement) et j’ai représenté la Roumanie, l’ARPF – Association Roumaine des Professeurs Francophones et mon établissement, Colegiul Național „Grigore Moisil” Onești.

Un carrefour mondial de la Francophonie

Le congrès a offert un espace unique de rencontres : ateliers pédagogiques, tables rondes, conférences plénières et moments conviviaux. Les débats se sont articulés autour des défis de l’enseignement du français aujourd’hui : innovation pédagogique, intelligence artificielle en éducation, diversité culturelle, médiation linguistique, et promotion des valeurs citoyennes.

Ce que j’ai appris et expérimenté

  • Innovation pédagogique & IA : pistes concrètes pour intégrer l’IA au service de la lecture, de la médiation et de l’évaluation formative.
  • Médiation et diversité culturelle : stratégies pour faire du cours de FLE un espace de dialogue interculturel et d’engagement citoyen.
  • Développement professionnel : retours d’expériences internationaux, mutualisation d’outils, co-construction de séquences et réseaux d’entraide durables.

Moment fort : la conférence de Philippe Meirieu

Autour de l’opposition féconde entre « utopies horlogères » (efficacité, standardisation) et « utopies horticoles » (soin, croissance, singularité), la conférence a rappelé que :

  1. Les « machines à apprendre » peuvent saturer le désir de savoir et affaiblir le désir d’apprendre si l’on oublie le sens.
  2. Le rôle de l’enseignant n’est pas de répéter une vérité faite, mais d’ouvrir des perspectives et de guider sur le chemin de la vérité (écho à Georges Gusdorf).
  3. L’éducation exige du temps, du doute, de la relation : on cultive des élèves, on ne les « programme » pas.
  4. Le numérique n’a de valeur qu’adossé à une intention pédagogique claire et à une éthique de la relation.
  5. Former à la citoyenneté, c’est faire éprouver la liberté responsable : argumenter, écouter, coopérer.

Une immersion culturelle à Besançon

Les participants ont également découvert la richesse patrimoniale de Besançon : ses paysages verdoyants, ses fortifications inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, et son atmosphère franc-comtoise accueillante. Cette immersion a donné un cadre vivant et inspirant aux échanges professionnels.

Cette immersion franc-comtoise a été magnifiée par des visites inspirantes :

  • Maison Victor Hugo (mémoire littéraire et humaniste),
  • Musée du Temps (lien vivant entre histoire, savoirs et précision horlogère),
  • Les vestiges du mur de scène du théâtre romain témoignait d’un programme urbain qui associait loisirs, vie civique et prestige impérial.
  • Citadelle et panorama sur le Doubs (un souffle de beauté),
  • Cathédrale et Porte Rivotte – imposante porte fortifiée de la vieille ville, intégrée au dispositif défensif et rappelant le rôle stratégique de l’entrée orientale de Besançon (patrimoine romain et médiéval).

À Besançon, l’histoire fait écho à nos pratiques d’aujourd’hui. Autant de lieux qui ont prolongé, en dehors des salles, l’idée d’une culture partagée. Ces haltes patrimoniales ont donné une profondeur humaniste au congrès : apprendre, transmettre, relier – de l’Antiquité à l’école d’aujourd’hui.

Réseaux, rencontres, soirée gala

Aux stands et lors de la soirée gala, j’ai renforcé des coopérations avec des collègues venus des cinq continents et avec des organismes partenaires : un capital relationnel précieux pour de futurs projets, échanges d’élèves, publications et formations.

Des rencontres inspirantes

Au-delà des échanges académiques, ce congrès a été l’occasion de tisser des liens humains. Dans les couloirs des universités, aux stands d’éditeurs et de partenaires, ou encore lors des soirées culturelles, enseignants et experts ont partagé leurs expériences, projets et passions. L’ambiance chaleureuse a renforcé l’idée d’une communauté éducative mondiale, solidaire et engagée.

Ce que je ramène pour ma communauté éducative

  • Des séquences FLE prêtes à adapter (écriture créative, stratégies de lecture, médiation interculturelle, lecture augmentée, tâches citoyennes etc.).
  • Un cadre de progression intégrant l’IA (éthique, compétences, outils) et l’évaluation formative.
  • Un réseau de pairs pour co-construire ateliers, webinaires et mobilités Erasmus+.
  • Une énergie collective : la certitude que la classe de FLE est un laboratoire d’humanité.

En guise de conclusion

Le 16e Congrès mondial de la FIPF a confirmé la force de la Francophonie éducative : un réseau planétaire dynamique, qui innove, se renouvelle et place l’humain au centre de l’apprentissage. Les énergies et les idées partagées à Besançon continueront à nourrir les pratiques pédagogiques dans le monde entier.